Philippe Salini

Présenter le dispositif de l’ascenseur social du CO Sartrouville, c’est tout d’abord vous parler de mon expérience personnelle, de ce que j’ai vécu en tant que chef d’entreprise depuis plus de 30 ans. Au fil de mes échanges avec mes confrères et bien entendu en relativisant leurs propos car nous savons tous que le syndrome du « c’était mieux avant » est souvent présent, des évidences apparaissaient concernant les nombreux jeunes que nous écoutons et recrutons. Les compétences sont souvent là, ils ont une réactivité importante, ils comprennent et ont une expertise assez juste sur de multiples sujets. 

Alors qu’est ce qui ne fonctionne pas ? Pourquoi ce sentiment de décalage entre les attentes de nos dirigeants d’entreprises et une partie de notre jeunesse ? Aujourd’hui ce qui a structuré notre éducation et qui, pour nous, était des références, a perdu beaucoup de son influence. La cellule familiale, l’école, ne sont plus pour de multiples raisons, l’axe majeur de notre éducation citoyenne et plus particulièrement chez les plus fragiles.

Ce qui revenait le plus souvent dans nos échanges, c’était ce manque de savoir-être de ces jeunes, ce total décalage par rapport aux attentes des professionnels. Il faut bien l’avouer, autant nous savons former techniquement et professionnellement des futurs collaborateurs, autant nous sommes totalement démunis face à une population qui connaît peu les règles élémentaires d’une possible employabilité.

C’est là que le parallèle avec le sport a tout son sens, les valeurs véhiculées sont les mêmes que ce qu’attendent nos dirigeants, nos entreprises : engagement, rigueur, concentration, esprit d’équipe, assiduité sont des valeurs nécessaires à la pratique sportive et tout particulièrement au judo. Transmettre ces valeurs indispensables au monde de l’entreprise via la pratique sportive fut donc notre ligne directrice sur ce projet.

Vous découvrirez au travers des différents témoignages qui vont suivre l’ensemble des actions et le processus d’accompagnement accordé par le CO Sartrouville auprès des nombreux jeunes que nous encadrons.

Je tiens au nom du comité de direction du CO Sartrouville à remercier l’ensemble des partenaires qui nous soutiennent et qui surtout ont su nous faire confiance. Un dernier mot de remerciement à la Mission Locale de Sartrouville et à JP CHASSERAY pour leur formidable engagement ainsi qu’aux nombreux jeunes encadrants faisant vivre ce projet.

Sportivement

Rendez-vous sur le site internet de l’ascenseur social : http://ascenseur-social.cosjudo.fr/ :

Nadia HEMERY

Le Projet ascenseur, découle d’un constat chez les entreprises et les accompagnants de la jeunesse d’aujourd’hui.  

Cette jeunesse, qui ayant du mal à se visualiser dans notre société, se retrouve quelques fois en décalage avec ce que demandent les entreprises de terrain. Ceci explique en partie pourquoi, le projet ascenseur, a vu le jour, car il permet de faire coïncider une réalité sur le besoin en matière de savoir-être et de comportement face à un dirigeant ou tout autre autorité.  

A ce jour, une quarantaine de jeune orientés par la Mission Locale de Sartrouville sur le projet, ont pu profiter de l’accompagnement et du suivi, et bien sûr à l’issue, du portefeuille de partenaires proposés. (Entreprises, structures…) 

D’autres part, le projet ascenseur s’appuie, sur une méthode ayant fait ses preuves : Le sport et l’entreprise, car les vertus liées à la pratique d’une activité sportive, se retrouve très nettement proche de ce que peuvent attendre les chefs d’entreprises, l’organisation, le courage, le respect, discipline et bien d’autres valeurs faisant écho à leurs besoins.  

C’est pour cela que le projet ascenseur mérite toute sa place dans l’accompagnement de notre jeunesse.  

Le diagnostic 

Après deux années passées à suivre l’évolution des jeunes intégrés dans le PRIJ (Plan Régional d’Insertion des Jeunes), nous avons bâti notre projet sur les retours de cette expérience qui mettaient en évidence la nécessité de compléter les CV de nos jeunes en leur apportant une nouvelle qualité pour qu’ils deviennent «Employables».

L’objectif 

Notre tâche ne consiste pas à apprendre un métier à tous ces jeunes, les professionnels le feront bien mieux que nous. Notre mission est de rendre possible leur insertion professionnelle en présentant aux futurs employeurs à côté des CV et lettre de motivation, l’assurance d’un comportement adapté à une entrée dans la vie professionnelle.

Le dispositif

En suivant les valeurs du code moral présentes dans le judo, nous avons constitué plusieurs ateliers évolutifs orientés sur différents axes comme le sport, la communication. Une fois l’étude des métiers recherchés achevée, les parcours d’intégration identifiés, nous nous sommes concentrés sur la validation des acquis de citoyenneté et de savoir-vivre (Assiduité, Présentation, Respect, Politesse, Ponctualité…).

L’une des grandes forces de notre dispositif réside sur la présence permanente d’un noyau de jeunes âgés de 18 à 25 ans, diplômés ou en cours d’études qui anime les ateliers permanents où nos jeunes volontaires s’inscrivent. De plus, il est important que les parcours et les qualités de notre équipe constituent un repère pour les jeunes. Un moyen pour eux de prendre confiance et d’aborder leur intégration avec plus de facilité et d’aisance. 

Le projet initial s’inscrit sur une période de 10 à 12 mois durant laquelle les jeunes sont suivis sur les ateliers sportifs et autres. Le premier bilan, selon l’implication du jeune, permettait de réduire cette période à 3 mois.

L’organigramme

Bilan 2021 

Le groupe est essentiellement composé par les jeunes du PRIJ qui n’ont pas trouvé de sorties positives dans ce dispositif. 

En 2021, nous avons intégré et suivi 41 volontaires dont 15 femmes et 26 hommes. L’intégration s’est faite sur plusieurs mois en fonction de l’arrivée des jeunes sur la Mission Locale.

Si l’ensemble de la performance du dispositif est satisfaisant, le bilan des féminines est exceptionnel. Sur les 15 volontaires on affiche un taux d’insertion proche des 100%. Du côté des masculins, avec 16 sorties positives et 5 volontaires en cours d’insertion, le bilan se place à 61% de sorties positives et 19% en cours d’insertion. Ce qui fait un bilan total de 71% sorties positives, 17% en cours d’insertion et 12% d’abandons.

Le Territoire 

Le projet est bâti sur le périmètre d’action de la Mission Locale de Sartrouville qui couvre notamment les QPV (Quartiers Prioritaires de la Ville) de Sartrouville Vieux-Pays et Plateau ainsi que celui de Carrières sur Seine les Alouettes. Ces deux communes fournissent près de 80% des volontaires, la présence des autres communes de la CASGBS est à préserver pour la qualité du groupe. Il est à noter que sur le groupe de jeunes chargés d’encadrer le dispositif de l’ascenseur (Alternances et Services civiques), 2 sont aujourd’hui sur des insertions professionnelles : Lucas au sein du courrier des Yvelines – et Latifa à la Fédération Française de Judo.

Le Projet 2022

Soumis à l’approbation de la Mission Locale, le dispositif de l’Ascenseur a été reconduit sur la recommandation de notre partenaire. Le nombre de Volontaires suivis est porté à 60 : leur intégration au dispositif se fera au fil des mises à disposition de la Mission Locale sur les mois de janvier à juin puis de août à décembre.

Dans la continuité de notre action, il est proposé aux jeunes en alternance un suivi mensuel de l’école et de l’employeur afin d’assurer la pérennité de l’emploi en fin de formation. Le groupe de jeunes «Encadrement» (7 jeunes) est restructuré avec des services civiques et des alternances sur 2 ans, afin d’apporter une aide plus permanente au dispositif, ils viendront ainsi compléter les bénévoles sur l’Ascenseur Social.

Témoignages Entreprises

Le Réseau de Transport d’Electricité: 

Amaury Colein, Directeur de département FC

«A chaque seconde, nous aiguillons, sur nos lignes, les flux d’électricité en haute et très haute tension, au meilleur coût pour nos clients et la collectivité. Femmes et hommes attachés au service public, nous mobilisons une grande diversité de compétences, d’expertises et de savoir-faire complémentaires, ancré dans les territoires. Cette diversité que nous promouvons dans l’accueil et l’accompagnement de chaque profil avec une égalité des chances dans les parcours professionnels résonne avec le projet ascenseur social porté par le CO Sartrouville et c’est naturellement que RTE y a contribué. L’alternante que nous avons accueillie dans nos équipes de gestion du contrat de travail a pleinement rempli ses missions et RTE celle du lui permettre une première expérience pour se présenter sur le marché du travail.»

Le CAP

Jonathan Tatinclau, Directeur

Le centre aquatique de la plaine Sartrouville, ouvert depuis 2013, apporte une grande importance au service public en accueillant les différents types de scolaires, de public de 6 mois à 99 ans, en passant par les groupes handicapés, femmes enceintes etc…

Notre partenariat avec le COS Judo nous a permis de découvrir le projet ascenseur et nous y avons totalement adhéré. Nous accueillons actuellement Eliezer Miegakanda et espérons une grande réussite dans son parcours professionnel.

Témoignages Jeunes

Latifa Zalagh

Community manager à la fédération française de judo

«L’ascenseur social m’a permis de faire des choses que je n’avais pas l’habitude de faire : interviews, filmer, écrire des articles, faire du montage vidéo, etc. On a créé un vrai groupe où chacun pouvait apporter ses connaissances, ce qui a permis de s’enrichir chacun. Mon expérience au COS m’a aussi permis de décrocher mon alternance pour cette année à la fédération française de judo ou j’occupe un poste de community manager. Je pense que le projet est innovant car il met des jeunes à contribution de leur ville et leur permet d’évoluer dans le milieu professionnel et il est en collaboration avec la Mission Locale, ce qui peut être bénéfique pour les jeunes. Chacun peut trouver sa place et contribuer à sa manière au projet Ascenseur.»

Eliezer Miegakanda

Commercial au CAP Sartrouville

«J’ai intégré le projet Ascenseur de mai 2021 à septembre 2021, grâce à la Mission Locale qui m’a dirigé vers ce dispositif. Au départ, je n’étais pas forcément dans la communication, j’ai intégré l’équipe de communication qu’après : on faisait des vidéos principalement sur Guillaume Chaine pour sa campagne pour les JO. J’ai eu une très bonne expérience au sein du COS avec une équipe formidable, j’ai trouvé une alternance au CAP derrière et je suis suivi : c’est ça leur point fort ! Jusqu’à aujourd’hui, le suivi continue. C’est un suivi avant, pendant et après. Ce qu’ils font, j’ai vu très peu de gens le faire. Ils apprennent à te dépasser mentalement, physiquement et professionnellement. “On ne va pas vous lâcher”, ça devrait être ça leur devise ! Je ne suis plus au COS actuellement mais je n’oublierai jamais ce qu’ils ont fait pour moi.»

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